LES AGRICULTURES PÉRIURBAINES : UN ENJEU POUR LA VILLE
Vers des projets de territoire
Nanterre, 10 au 12 octobre 2007
Organisé par
le laboratoire GECKO de l’Université Paris X-Nanterre
et
l’École Nationale Supérieure du Paysage de Versailles
avec le soutien de
la Région Île-de-France
Les nouveaux modes d’habiter et l’automobilité grandissante des sociétés ont profondément transformé la forme de la ville, de la ville dense à la ville éclatée. Cet étalement urbain (urban sprawl) a donné naissance à un espace original, hybride, qui présente des aspects de marge ou d’entre-deux, avec des caractères simultanément urbains et ruraux : cet espace dit périurbain se caractérise par la prédominance d’espaces ouverts, notamment agricoles qui, de simples réserves pour l’urbanisation dans les années d’après-guerre, sont devenus des éléments essentiels du cadre de vie des habitants de la ville élargie. La forte attirance pour les aménités rurales (les produits, mais aussi le besoin de «nature», d’espace, de liberté…) se traduit par une reconnaissance de la pertinence de l’agriculture au sein du système urbain dont elle contribue à améliorer la qualité de vie ; dorénavant perçue comme une activité aux fonctions multiples, ne répondant plus aux seuls impératifs de production de denrées agricoles, l’agriculture se voit restaurée dans sa relation avec la ville.
Dans cette nouvelle configuration, les espaces agricoles du périurbain sont de plus en plus considérés comme des partenaires des nouvelles formes urbaines et des territoires organisés par la ville
–surtout quand la notion de «ville durable» veut désormais fonder la plupart des pratiques de ceux qui construisent la ville. Dans cette reconfiguration, l’agriculture, qui a su au cours de son
histoire intégrer à son fonctionnement de nombreuses innovations technologiques – comme le chemin de fer ou la réfrigération – aussi bien que les recompositions spatiales qu’elles ont induites, est
amenée aujourd’hui à s’adapter à de nouvelles mutations.
Ce colloque propose de rassembler les expériences conduites aussi bien sur le plan théorique par des chercheurs de différents horizons que sur le plan pratique par les acteurs de projets impliquant
l’agriculture dans ses relations à la ville. Les nouvelles imbrications en construction entre villes et campagnes requièrent des formules originales intégrant des logiques longtemps considérées comme
contradictoires : urbaine et agricole, environnementale et économique. Loin des seules pratiques de zonages décrétées avec un strict partage spatial des activités, elles s’apparentent à des démarches
souples associant les différents acteurs autour d’un projet de territoire qui inclut le maintien et la promotion d’une agriculture devenue «bien public commun» dans son processus de développement
urbain. Il s’agira de voir comment ces procédures d’aménagements à l’œuvre autour des grandes agglomérations évoluent aujourd’hui vers l’invention de nouveaux territoires – à l’image des projets de
territoires agri-urbains institutionnalisés en France depuis 2001 – qui intègrent leur agriculture périurbaine dans leur projet de développement urbain et associent pour leur gouvernance acteurs
urbains et ruraux.